T’ang Haywen et Balthus se sont rencontrés pour la première fois à la fin des années 1960, lorsque Balthus était directeur de la Villa Médicis à Rome. Leur amitié s’est approfondie après 1978, quand T’ang a rendu plusieurs fois visite à Balthus dans son Grand-Chalet à Rossinière, en Suisse. Balthus admirait l’œuvre de T’ang pour sa fusion des techniques traditionnelles d’encre chinoise avec l’abstraction moderne, voyant dans ses lavis une expression profonde de l’esprit de la Chine.

En 1996, Balthus rédigea une préface pour l’exposition rétrospective de T’ang au Musée océanographique de Monaco, dans laquelle il réfléchit : « …il traduisait des poèmes du Fujian écrits dans un langage très ancien de la montagne et nous faisait partager leur musique aux intonations archaïques. Il passait de longues heures à contempler les paysages et à peindre aux premières heures du jour. J’aime ses encres dynamiques et harmonieuses qui manifestent l’esprit de la Chine. Parfois je pense à lui quand je vois le sommet des montagnes disparaître dans la brume. »

Cet hommage souligne l’appréciation profonde de Balthus pour l’art de T’ang et leur connexion partagée à travers leur amour de la nature et l’essence poétique de leur œuvre.